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Le rendez-vous de la Saint- Laurent 

 

            La montagne  de la  Vieille Morte, lieu mythique comme en témoignent des légendes telle celle de  « pierre de la Vieille »,  constitue depuis des millénaires un lieu de passage et d’échanges. Au fil des siècles plusieurs civilisations, plusieurs activités humaines y ont laissé leur marque. De nombreux monuments (tumuli, dolmens, tombes à caissons, pierres gravée...) attestent d’une fréquentation à l’époque préhistorique. Jusqu’à nos jours elle a été empruntée par les troupeaux qui à partir de la plaine gardoise rejoignaient les pâturages d’estive sur les flancs du Mont Lozère. En témoignent maints toponymes en occitan qui rappellent cette activité (pausador, triador, arrucador…).

            Elle a encore favorisé en son temps de par sa position aux confins de deux diocèses des assemblées clandestines à l’époque des camisards. Les maquisards en leur temps y ont trouvé refuge. De nos jours un GR bien fréquenté permet de contempler avec de larges ouvertures sur les vallées et les crêtes cévenoles un panorama remarquable et bien préservé.

            La religion y a laissé son empreinte puisque à son sommet (la Capelona) qui culmine à 923 mètres on a les ruines d’une chapelle romane, administrée par les moines de Cendras. Église peut-être construite à l’emplacement d’un oratoire grec selon certains historiens.

            C’est un historien, Pierre Albert Clément, qui, avec l’aide d’un ami de lycée, Georges Lafont, natif de Saint Étienne Vallée Française, a initié cette manifestation au début des années quatre-vingt-dix. La chapelle serait dédiée à Saint Laurent, d’où la date. On se retrouve donc au sommet pour admirer le spectacle du lever de soleil, ensuite selon les années sur un itinéraire différent il s’ensuit une randonnée à la découverte de la région et de son histoire. Plusieurs personnes passionnées et d’horizons différents, historiens, botanistes, géologues, préhistoriens, bergers, facteurs, mais aussi gens du pays ont apporté des renseignements précieux souvent sur les lieux mêmes de ces événements. Bien souvent la petite histoire rejoint la grande.

            Bien sûr au fil des années si l’esprit est resté le même, la formule a évolué en particulier en raison des conditions climatiques, le réchauffement constaté se révélant au fil des ans moins propices aux longues randonnées. Tour à tour Georges Lafont et Pierre Albert Clément nous ont quittés mais nous sommes quelques-uns à avoir repris le flambeau avec un succès qui ne se démentit pas.

 

Georges PELADAN

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