Le soleil n’était pas au rendez-vous sur la montagne de la Vieille Morte.
Le lundi 10 août une vingtaine de lève-tôt s’est retrouvée à 6h35 à la Capelle de Vieille Morte pour assister au lever du soleil. En effet Saint Laurent, fêté à cette date, est le saint patron de la chapelle romane érigée au sommet de cette montagne et le long de la draille qui en suit la crête des plaines gardoises aux pâturages du Mont Lozère. Malheureusement, cette année, le ciel nuageux à l’Est n’a pas permis de profiter pleinement de ce spectacle.
Cependant, le temps était beau, et la température agréable et malgré la déception de ne pas avoir profité du spectacle, les randonneurs se sont dirigés vers les voitures pour aller se regrouper à la « Pierre de La Vieille » point de départ de la randonnée vers les sites préhistoriques. En descendant vers ce site ils firent la visite du Tumulus de la Négalière, profitant des explications de Mme Ghislaine MARCON, membre du G.A.R.A. (groupe alésien de recherches archéologiques).
A neuf heures café et biscuits attendaient les participants autour du menhir. Quelques personnes supplémentaires s’étaient jointes au groupe. Après un casse-croûte bienvenu, la balade pouvait commencer. Un peu plus d’un kilomètre sur la route goudronnée puis on prend la piste pour atteindre le mas haut perché des Moulines. En chemin notre guide nous montre, bien cachées pour les profanes, plusieurs pierres portant des cupules et nous en explique l’origine ou plutôt le mystère puisque nul jusqu’à présent n’a réussi à percer l’énigme de ces petits creux souvent savamment disposés que l’on rencontre dans tous les pays et dans tous les continents. Tout le trajet se poursuit sur des pistes pittoresques parfois très pentues, on s’extasie, le temps de souffler, devant un paysage et devant les vestiges de monuments modestes, un four à pain, une clède, une bergerie témoins d’une vie disparue.
A la fin de la randonnée ce sont plus de soixante personnes qui se retrouvent à la Frégère Haute autour d’un succulent repas cévenol bien mérité, pour les marcheurs surtout, servi par l’association Le Caléou, organisatrice de cette journée. Estomacs pleins tout ce beau monde s’est ensuite regroupé pour rendre un hommage à deux hommes, deux amis qui vingt cinq ans plus tôt soit en 1991 avaient initié cette rencontre. Parents, amis retracèrent en termes émouvants la vie de Pierre Albert Clément et de Georges Lafont. Tous deux, condisciples au lycée Jean- Baptiste Dumas d’Alès prirent tout jeunes une part active dans les maquis de la Résistance pour poursuivre ensuite dans des voies différentes, ingénieur pour Pierre Albert, juriste pour Georges. Mais tout au long de leur vie et de leurs nombreuses pérégrinations leur amour pour les Cévennes, ne s’est jamais démenti. Ils avaient reçu la médaille du club cévenol et pris une part active dans la défense du patrimoine comme lors des manifestations contre le projet de barrage de la Borie à Saint-Etienne-Vallée-Française. Il est à souhaiter que leur esprit plane longtemps encore sur les crêtes de la Vieille Morte et accompagne de nombreuses Saint- Laurent.
